Le Nouvelliste a publié, mardi dernier, 15 septembre, 2009, un article très surprenant, dont je vous mets la substance ci-dessous.
Etonnant dans ce que je considère comme des contradictions. En effet, il est indiqué que Martigny Tourisme a assumé une bonne partie des coups (avant dernière ligne du premier paragraphe). Etait-ce les coûts d'écriture, de réalisation et de publication de l'ouvrage ou était-ce les coûts de visite de l'auteur dans la ville (selon l'article entier, une dizaine de visites de plusieurs jours) ? Dans les deux cas, ce voudrait dire que Martigny Tourisme a consacré une somme importante pour l'écriture d'un roman qui se veut promouvoir la ville, sa région, ses beautés. Et comme dans toute opération marketing de ce genre, il y a un objectif et un retour sur investissement qui doit être fixé. En somme, l'organisme promotionnel se doit de faire venir plus de monde à Martigny pour augmenter les nuitées, les visites et les recettes des commerçants locaux.
Or, dans le 2ème paragraphe, le directeur de Martigny Tourisme nous avoue que ce livre ne sera publié qu'en anglais et que le marché anglophone n'est pas un véritable marché pour Martigny Tourisme. Qu'en plus, le but n'est pas de faire plus de nuitées mais qu'il s'agit d'une "expérience nouvelle pour mettre en avant les aspects culturels, historiques de Martigny, Salvan ou encore Chamonix". Il ajoute également qu'il est impossible de mesurer les retombées d'une telle action.
C'est là que j'ai vraiment de la peine à suivre. Pourquoi investir de l'argent si ce n'est pour "ne rien obtenir en retour" ? Pour faire plaisir à l'auteur ? De plus, il cite également Salvan et Chamonix. Est-ce que ces deux entités ont également participé financièrement à l'opération ou est-ce que Martigny Tourisme fait dans la philanthropie ? Dernier point, il dit qu'une telle opération est difficile à mesurer. Je lui réponds que non. Comme Martigny Tourisme paie, il peut demander à ce que des bons de réduction soient insérés dans le livre à faire valoir dans les commerces locaux. Ainsi, Martigny Tourisme pourrait récupérer ces bons et voir dans quelle mesure les lecteurs du livre sont venus découvrir "les aspects culturels, historiques de Martigny, Salvan ou encore Chamonix".
D’où ma question : quelle est la stratégie de Martigny Tourisme ?
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Un kidnapping, un meurtre, du trafic en tout genre, Martigny est au coeur d’une intrigue digne d’un thriller. Et c’est justement de livre dont il est question avec «The Martigny effect» qui vient de sortir. Ce roman est l’oeuvre de Paul D. Dasilva qui avait déjà publié en 2007 «The Verbier principle». Le concept est identique, parler d’une ville, d’une région, autrement que par le biais traditionnel du guide touristique. «L’auteur nous a approchés directement pour nous présenter son projet» explique Fabian Claivaz, directeur de Martigny Tourisme. «Nous nous sommes renseignés, auprès de Verbier notamment, avant de donner notre accord.» […] Nous avons assumé une bonne partie des coûts, comme nous le faisons pour tous les voyages de presse. Un roman est un média comme un autre.»
Impact difficile à mesurer.
Reste à savoir quel peut être l’impact de cet ouvrage de 350 pages en anglais par rapport à un article de presse par exemple. «C’est impossible d’estimer les retombées d’une telle action. On ne table pas sur ce livre pour augmenter nos nuitées l’année prochaine» concède volontiers Fabian Claivaz. «Ce n’est pas non plus l’intérêt du marché anglo-saxon, marginal pour nous, qui nous a motivés. Mais bien une expérience nouvelle qui permet de mettre en avant les aspects culturels, historiques de Martigny, Salvan ou encore Chamonix.» […]